Fiche documentaire
Marius Berliet est déjà engagé dans la reconversion totale de l'usine de Monplaisir pour passer de la fabrication de voitures à celle des camions CBA, élément essentiel de la mobilité des troupes et de leurs approvisionnements. Le problème de la fabrication de munitions lui est posé. Il achète deux terrains dans la rue Audibert & Lavirotte, à proximité de l'usine existante, et y fait édifier en toute hâte les bâtiments des usines C et D. Ils vont abriter les fours de chauffage des lopins d'acier, les presses hydrauliques d'emboutissage, les tours d'usinage, de reprises de filetage des obus de 75 et de 105 ainsi que les sections de contrôle, de conditionnement et d'expédition.
Pour gagner du temps, c'est l'entreprise elle-même qui a fabriqué les presses, les pompes à haute pression, les tours. Quelques-uns de ces derniers, transformés, seront utilisés jusqu'au début des années 50, pour la mécanique automobile. Berliet parvient à fabriquer 5000 obus par jour avec une perte de métal minimum, un taux de rebut inférieur à 5%, ce qui le place à la hauteur des meilleurs arsenaux spécialisés alors qu'il a créé cette organisation de toutes pièces.